Du grec qui signifie « transformation », l’entropie peut se définir basiquement par le degré de désorganisation ou d’imprédictibilité d’un système. C’est dans cette métaphore de la société contemporaine, capable du meilleur mais malheureusement souvent du pire, que s’enchaînent 12 titres sombres. Entropie est un opus ancré dans l’actualité, qui met en mots et en musique une révolte face à un monde qui ne tourne pas très rond. Une vision personnelle mais dans laquelle chacun peut se retrouver. Il y a aussi de belles histoires qui, dans cette noirceur ambiante, amènent quand même un peu de lumière et d’espoir en l’avenir.
L’écriture, produite de manière impulsive et fulgurante, se veut directe, incisive, brute, ironique mais minutieuse en faisant la part belle à la langue française et ses sonorités, comme peut l’exiger l’art du slam. Il faut prêter l’oreille aux jeux qui se cachent entre les lignes.
Point de chant mélodique ici, mais du texte simplement parlé ou scandé, presque atone, qui dégage parfois une impression de détachement voire de froideur.
Musicalement, c’est l’éclectisme qui guide cet ensemble : du piano-voix aux ambiances trap, ego-trip, hip-hop old school, électrique, ou même funky. L’intention est avant tout de servir au mieux le texte en l’habillant d’une atmosphère appropriée.